Mon expérience de volontaire en Inde

I. Pourquoi partir en tant que volontaire en Inde ?

Je connaissais très peu de l’Inde avant de partir. Je n’avais pas une idée très précise de l’endroit où je souhaitais aller, ce qui m’intéressait c’était avant tout de pouvoir aller sur le terrain et de travailler pour une organisation qui lutte pour les droits des femmes et des enfants. L’idée d’être sur le terrain, d’être là où on a le plus besoin de moi me séduisait. Alors le jour où des amis indiens m’ont demandé « Tu ne viendrais pas faire un tour en Inde ?« , j’ai pensé « Pourquoi pas« .

Après quelques semaines de recherches, ma destination s’est concrétisée suite à l’acceptation de l’organisation « Equal Community Foundation » de me prendre comme volontaire. Destination: Pune !

II. Une organisation: Equal Community Foundation

Equal Community Foundation (ECF) est une ONG établie en Inde, à Pune (Puna) en Inde. ECF travaille avec des adolescents garçons entre 13 et 17 ans afin de les sensibiliser aux inégalités entre hommes et femmes en Inde. La question est plutôt sensible dans un pays qui se classe en 4ème position des pays les plus dangereux pour les femmes.
En Inde, une femme est violée environ toutes les 20 minutes. Aussi, plus de 47% des filles sont marriées avant l’age de 18 ans.
La route vers l’égalité des genres et le respect des femmes est encore longue…

L’organisation a une mission: Travailler avec des hommes pour lutter contre les violence faites aux femmes. Cette vision de travailler avec les jeunes garçons pour mettre fin aux violences et discriminations faites envers les femmes m’a d’abord étonnée et puis très fortement séduite. L’approche est innovante puisque elle diffère des ONG ou associations qui travaillent pour les femmes avec les femmes. Ici, l’idée est de travailler avec les hommes pour leur apprendre à adopter un comportement respectueux envers les filles.
ECF travaille dans environ 20 communités à Pune. Ces « communautés » sont socialement défavorisées.

III. Mon expérience en tant que volontaire en Inde

En ce qui me concerne, j’ai travaillé principalement dans les bureaux, dans le département de la Recherche, du Développement et de l’Evaluation. Concrètement, cela signifie que j’ai aidé l’équipe à finaliser les rapports trimestriels et annuels de l’ONG, j’ai aidé à rédiger et réfléchis à des programmes et activités qui pouvaient être présentés aux garçons.

La partie la plus intéressante (pour moi) a sans doute été les moments de présence sur le terrain. Une fois par semaine, j’ai assisté sur le terrain aux activités qui ont lieu pour donner un retour et évaluer la qualité et la pertinence des activités.

J’ai accompagné des collègues qui rendaient à une classe organisée dans une communauté. Assister à ces classes permet de réaliser l’impact du travail de l’ONG. Malheureusement je ne me suis pas sentie très utile  puisque je ne parle pas le Marathi (langue de l’état du Maharashtra). Disons que j’ai pu observer et voir de mes propres yeux comment l’organisation travaille sur le terrain.

Je me souviens…

Lors de ma première visite dans une communauté, j’étais assez émue. Je me souviens d’être arrivée à l’entrée d’un « village » (grande communauté qui vit dans des petites habitations). Ces communautés sont surpeuplées, il y a des gens et des animaux partout. Lorsque l’on rentre, les regards curieux et étonnés se posent sur les « étrangers »…
En quelques instants j’étais entourée d’un groupe d’enfants – qui devaient avoir 5 ans – qui se promènent seuls dans les rues à pieds nus. Ces « rues » où il fait sale, où il n’y a pas d’éclairage la nuit et où les animaux (des chèvres comme des poulets ou des rats aussi) se mélangent aux humains de la façon la plus naturelle qui soit.

En arrivant dans le local où se déroule le programme, je découvre un groupe de jeunes garçons assis en cercle. Ces garçons (qui ont l’air d’avoir 8 ans mais qui sont des adolescents de 14-15 ans) ont commencé à rire et à sourire en me voyant arriver. Ces jeunes adolescents, c’est à eux que s’adresse le programme de Equal Community Foundation. Ce sont eux les hommes de demain à qui il faut apprendre et montrer comment avoir des comportements respectueux envers les femmes de leur communauté et de leur famille. La classe commence avec quelques chants et quelques jeux, pour continuer ensuite avec des activités ciblées sur les questions de genre.

Pendant 15 semaines, ces garçons vont participer à différentes activités qui vont les amener à réfléchir sur différents points. Exemple d’une activité:  l’activité consiste à indiquer les raisons pour lesquelles ils sont contents d’être un homme. Un autre groupe doit indiquer quels sont les avantages d’être une femme. Leurs réponses m’ont laissé sans voix: « On est content d’être un homme parce que l’on peut aller à l’université, exercer un job que l’on aime, ne pas faire les tâches ménagères, sortir dans la rue avec ses amis et avoir la chance de devenir quelqu’un » VS « On serait content d’être une femme parce que l’on pourrait avoir de longs cheveux, on pourrait porter des robes et s’acheter des bracelets »)

Pour plus d’infos sur ECF, visitez leur site internet: http://www.ecf.org.in 

 

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1 Comments

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  1. Bravo ! C’est un très beau projet et la sensibilisation des jeunes hommes est très utile ; c’est un angle nouveau et j’espère efficace pour lutter contre ce fléau qu’est la maltraitance de la femme en Inde.